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Comment piloter en période de turbulences ?

Passer « du vol à vue » au vol aux instruments !

Le deuxième confinement vient d’alourdir les perspectives en matière de défaillances d’entreprises.

Si, on le sait (voir précédent post du 26 octobre 2020), la vague arrivera l’an prochain, on peut lire désormais des prévisions nationales alarmantes jusqu’à atteindre 64300 dépôts de bilan, soit 20% de hausse (source Allianz).

Si désormais près de 75% sont déclarées en liquidation judiciaire immédiate (contre 66% en moyenne), doit-on craindre la disparition de plus de 130 entreprises par jour ?

Le rappel de la loi : l’article L631-1 du code de commerce définit « l’état de cessation des paiements comme l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible »

Constat étonnant : cet état, qui fait « mourir » les entreprises, ne figure pas sur un bilan comptable, ni même dans les ratios habituels d’analyse financière.

C’est un état ponctuel de trésorerie (de cash).

Quelque soit la qualité de votre avion, de son équipage, de ses passagers, de la météo, du cap à suivre, des infrastructures, des consignes et aides de la tour de contrôle…, aucun avion ne peut voler sans carburant !

Eviter la case faillite, c’est alors savoir gérer son carburant, et comme le font les pilotes professionnels, c’est prévoir à l’avance une réserve! »

Quelle réserve ?

Certes on peut emporter des réservoirs complémentaires (les 120 milliards apportés par l’état), et ils sont bien sûr utiles et nécessaires pour poursuivre le vol.

Une fois en panne sèche, on peut aussi planer… et tenter ce que les pilotes nomment avec pudeur: « une interruption volontaire de vol »…

Nous avons appris dans nos manuels de gestion une des grandes règles de « l’équilibre financier » : toujours financer des emplois long terme avec des ressources long terme, autrement dit ne jamais financer du court terme (réservé au BFR) par du long terme (réservé au FDR).

Gérer c’est prévoir: si l’entreprise connaissait déjà des difficultés court terme de trésorerie avant même la pandémie, le PGE, qui entrave cette règle, risque fort à terme de provoquer « l’interruption volontaire de vol » !

La restructuration d’une dette existante, dans le cadre d’une procédure amiable ou judiciaire, est parfois préférable alors à de l’endettement supplémentaire.

Aussi, les mesures accordées par l’Etat doivent être appréhendées de façon complémentaire avec les outils de restructuration existants en matière de droit des entreprises en difficultés (mandat ad’hoc, conciliation, sauvegarde…).

Suivons l’exemple des pilotes… : pilotez aux instruments, avec devant vous en permanence votre niveau de Kérosène !

En gardant à l’esprit cette maxime que l’on apprend aux jeunes pilotes: « le décollage est facultatif, l’atterrissage obligatoire »…





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